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Créateur d’emplois et de richesses, l’artisanat constitue un maillon indispensable de l’économie nationale, mais également de l’aménagement et du développement du territoire. La CNAMS Île-de-France interpelle les candidats aux élections législatives pour porter une véritable ambition politique de valorisation des savoir-faire artisanaux, de leur développement durable et de leur transition numérique, ainsi que de la transmission des savoir-faire et de l’apprentissage.

Les chiffres de l’apprentissage ont explosé en 2021 : 718 000 contrats d’apprentissage ont été signés dans les secteurs privé et public, dont 157.894 rien qu’en Île-de-France.

Pourtant, l’apprentissage peine toujours à se développer : défaut de légitimité au sein du système éducatif, précarité des apprentis, manque de considération des maîtres d’apprentissage…

La CNAMS Île-de-France interpelle les candidats aux législatives pour porter une véritable politique de développement de l’apprentissage.

Faciliter l’orientation vers l’apprentissage

Dans un rapport publié en février 2014Les freins non financiers au développement de l’apprentissage, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS ) avait relevé que l’apprentissage n’avait pas réussi, malgré les politiques volontaristes dont il fait l’ objet depuis de nombreuses années, à se construire au sein du système éducatif une image de formation d’excellence, du fait d’un positionnement qui reste à la marge et d’une légitimité sans cesse à démontrer.

Les campagnes de communication nationales et les multiples initiatives prises territorialement par les conseils régionaux, l’Etat, les chambres consulaires et les branches professionnelles, ne parviennent pas à infléchir positivement cette image, même si sous l’effet d’émissions de télévision (Top Chef, Masterchef), certains métiers se voient réévalués dans l’opinion publique.

Parmi les recommandations de l’IGAS, que la CNAMS d’Île-de-France reprend à son compte :

Il est préconisé notamment d’organiser des visites de Centre de Formation par Apprentissage, rencontre avec des apprentis et employeurs, découverte d’un cursus en alternance etc. Egalement de développer les mini-stages de découverte professionnelle ou les différentes formes de préapprentissage sous statut scolaire qui coexistent aujourd’hui, en faisant évoluer les pratiques pédagogiques afin d’accompagner les jeunes dans la détermination de leurs motivations et de leurs centres d’intérêt.

L’IGAS recommande aussi que l’apprentissage soit mieux pris en compte dans les procédures d’orientation de fin de 3ème.

Enfin, les rapporteurs soulignent que :

« Au sein les lycées professionnels, les formations sous statut scolaire et en apprentissage sont de plus en plus vécues comme complémentaires, un proviseur auditionné allant même jusqu’à affirmer que « l’apprentissage revalorise l’initial car il est alors l’expression concrète de l’existence de débouchés pour les élèves ». Le développement de la mixité des parcours et des publics favorise également le rapprochement entre ces deux modes de formation initiale. »

Que le logement ne soit plus un frein à l’apprentissage !

Au moment où l’on veut favoriser ce type de formation qu’est l’apprentissage, certains freins en matière de logement restent problématiques. En effet, le logement est une condition importante, puisqu’il présente, le plus souvent, un double besoin : l’apprenti doit pouvoir se loger à proximité de son lieu de formation d’enseignement général mais également sur le lieu de sa formation professionnelle d’apprentissage.

Le 15 décembre 2021, un rapport d’information déposé par la Commission des Affaires Economiques de l’Assemblée Nationale sur le logement et la précarité des étudiants, des apprentis et des jeunes actifs pointe du doigt l’insuffisance du parc social tourné vers les jeunes, et l’inadaptation de celui existant face à leurs besoins du fait de la longueur des procédures pour y accéder.

Les rapporteurs estiment notamment qu’il est nécessaire de renforcer l’offre de logement très social pour jeunes, en faveur notamment des étudiants en difficulté financière, particulièrement en Île-de-France, en massifiant l’offre de logements locatifs très sociaux autour des universités nouvelles et des instituts universitaires de technologie construits dans le cadre du plan « Université 2000 » (proposition n° 18).

Parallèlement, emblème des Jeux de Paris 2024, le futur Village olympique et paralympique, situé à Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine et L’Île-Saint-Denis, constituera tout au long de l’été 2024 la résidence des meilleurs athlètes au monde et accueillera 15.615 athlètes hébergés dans quelque 8 000 chambres

Il est prévu que ces logements soient reconvertis en 2.200 appartements familiaux, 900 logements spécifiques (dont 130 pour les étudiants) et près de 130.000 m2 de bureaux.

  • En l’état des préconisations du rapport sus-énoncé, il est essentiel que certaines de ces 8.000 chambres soient reconverties en logements « très sociaux » pouvant accueillir alternants et apprentis qui, considérés comme salariés, ne peuvent avoir accès aux campus universitaires.
Apprentissage

Vers une véritable reconnaissance des maîtres d’apprentissage !

Dans le cadre du plan en faveur du développement de l’apprentissage, le Premier ministre a rappelé, dans une circulaire du 21 mai 2021, la nécessité pour l’État de se montrer exemplaire en mobilisant l‘ensemble de ses services et de ses établissements publics pour développer significativement l’accueil d’apprentis et favoriser leur insertion professionnelle.

Dans cette perspective et afin d’accompagner cette dynamique de recrutement, la création d’une allocation forfaitaire annuelle de 500 € au bénéfice des agents de l’État exerçant les fonctions de maître d’apprentissage a été décidée. Elle aura vocation à valoriser leur engagement dans les fonctions d’accompagnement et de tutorat des apprentis (décret)…

Mais quelle valorisation pour les artisans maîtres d’apprentissage ?

L’investissement des maîtres d’apprentissage salariés peut être reconnu par les conventions collectives, ce qui n’est pas le cas des chefs d’entreprises artisanales, qui sont le plus souvent eux même maître d’apprentissage.

Garants de la réussite de la formation des jeunes, leur investissement personnel était autrefois reconnu par le crédit d’impôt, qui a été réformé en 2013.

  • Comme cela avait été sollicité lors de la présentation de la Loi pour un Avenir Professionnel, il est essentiel de matérialiser cette reconnaissance par l’attribution de points de retraite complémentaires pour les maîtres d’apprentissages, qu’ils soient indépendants ou salariés.

  • Également, étendre l’allocation forfaitaire annuelle à l’ensemble des maîtres d’apprentissage salariés et chefs d’entreprise notamment par une réduction des charges fiscales et sociales sur le temps de travail consacré à l’encadrement et l’apprentissage des jeunes.

L’apprentissage : voie de formation initiale vers l’emploi

Véritable tremplin vers l’emploi, l’apprentissage doit être mieux valorisé auprès des jeunes et des familles ; l’immersion dans l’entreprise permettant une meilleure insertion professionnelle.

C’est pourquoi la CNAMS – Confédération Nationale des Métiers de Services et Fabrication – propose :

  • De garantir l’équilibre financier par l’Etat en reconnaissant l’apprentissage comme un vrai mode de formation initiale.
  • La mise en place de passerelles entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel.
  • La mise en œuvre de mesures visant à améliorer le rapprochement des entreprises et des représentants des métiers avec les établissements scolaires, en lien avec les régions.
  • Amélioration de l’orientation des stages de 3è qui doivent être ceux de l’implication professionnelle et non pas seulement de l’observation. Ils doivent permettre aux jeunes de s’imprégner du métier
    choisi, afin d’assurer une meilleure orientation avant la signature du contrat d’apprentissage.
  • La création d’une plateforme nationale afin de référencer territorialement les entreprises souhaitant accueillir un jeune en stage.
  • Instaurer une aide au soutien à la formation et à l’accompagnement de l’apprenti par le maître d’apprentissage dans l’entreprise et ce quel que soit le niveau de formation.

Sources :

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