Sélectionner une page

La dernière note de conjoncture régionale de l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) pour le 1er trimestre 2025 révèle un tableau contrasté de l’économie francilienne. Après un 4ème trimestre 2024 plutôt atone, l’activité économique de l’Île-de-France a enregistré un net recul de -0,8 % sur un an, la plaçant parmi les régions les plus affectées de l’Hexagone.

Activité économique : un recul généralisé

La contraction de l’activité francilienne est principalement due au secteur des services principalement marchands, qui diminue de 1,0 %. De nombreux domaines sont touchés, notamment les activités financières et d’assurance, les services administratifs et de soutien, ainsi que l’information et la communication. Les activités immobilières et le commerce de détail sont également en baisse.

Cependant, le secteur de l’hébergement et de la restauration se distingue positivement, affichant un dynamisme continu avec une augmentation de +1,6 %. Cette bonne performance est en partie due à une hausse de la fréquentation hôtelière dans la région.

La construction continue de se contracter fortement (-2,7 %), et l’industrie subit une baisse après plusieurs trimestres de quasi-stabilité. Seuls les services principalement non marchands enregistrent une légère croissance de +0,7 %.

Au niveau départemental, seule la Seine-et-Marne connaît une activité qui reste dynamique (+0,5 %), portée par les activités spécialisées scientifiques et techniques. Les autres départements franciliens, notamment Paris et le Val-de-Marne, voient leur activité reculer.

Emploi et chômage : une stabilité fragile

L’emploi salarié francilien est stable au 1er trimestre 2025, après un repli au trimestre précédent. Toutefois, sur un an, l’emploi recule de -0,2 % pour la première fois depuis fin 2020. Le secteur tertiaire marchand (hors intérim) continue de baisser, mais l’intérim et le tertiaire non marchand voient leurs volumes d’emplois repartir à la hausse.

Malgré cette stabilité apparente de l’emploi, le taux de chômage augmente de 0,2 point en Île-de-France, atteignant 7,2 % de la population active. Cette hausse est observée dans tous les départements, la Seine-Saint-Denis étant la plus touchée avec une augmentation de +0,4 point à 10,6 %.

Il est important de noter que la forte augmentation de la demande d’emploi auprès de France Travail (+9,8 % en catégorie A) ne reflète pas uniquement la conjoncture économique. Des modifications législatives liées à la loi pour le plein emploi et des évolutions dans le formulaire d’actualisation ont eu un impact significatif sur le nombre d’inscrits.

Dynamisme des créations d’entreprises

Un point positif marquant est la nette progression des créations d’entreprises en Île-de-France. Avec 80 300 nouvelles entreprises au 1er trimestre 2025, la région enregistre une hausse de +5,0 % par rapport au trimestre précédent, portée par les entreprises classiques et les micro-entrepreneurs. Tous les secteurs, y compris la construction et l’industrie, contribuent à ce dynamisme. Parallèlement, le ralentissement des défaillances d’entreprises se confirme.

Un contexte international et national à mettre en relief

Sur le plan international, la zone euro montre des signes de sortie de sa torpeur, malgré un « effet Trump » perceptible sur l’économie mondiale en début d’année. La France, quant à elle, se trouve à contre-courant, avec une croissance modeste, une chute des exportations et une épargne des ménages à un niveau record, pesant sur la consommation.

L’INSEE anticipe une croissance de seulement +0,6 % en 2025 pour la France et une hausse du taux de chômage à 7,7 % d’ici la fin de l’année.

Malgré ce contexte économique difficile, l’Île-de-France montre des signes de résilience mais les défis persistent, notamment en matière d’emploi et de construction. Les efforts continus pour stimuler l’économie et soutenir les entreprises offrent des perspectives d’amélioration pour les trimestres à venir.